L'harmonie
A force de marcher et de me sentir de plus de plus serein et apaisé, au regard de moi-même et de l’environnement, un mot me vient subitement à l'esprit, c'est le mot harmonie.
Je découvre, éberlué, que Harmonie est une déesse dans la myhologie grecque, connue pour son collier maléfique comprenant un serpent à deux têtes séparées par un aigle.
Est-ce mon Ouroboros qui en avait marre de tourner en rond et qui s'est fait pousser une deuxième tête pour s'envoler vers la plénitude, aidé de son copain l'aigle?
Il y a sans doute des choses à creuser ou à interpréter de ce côté là mais je préfère aujourd'hui, me concentrer sur l'harmonie au sens vibratoire.
L'harmonie est avant tout relative à la musique, lorsque des sons provenant d'instruments différents concordent. On parle ainsi de mélodie harmonieuse.
C'est aussi une histoire de cycles, les harmoniques qui, quand elles sont sont sur la même longueur d'onde, génère un son harmonieux, parfait, agréable à l'oreille.
Mais le pan de l’harmonie qui m’intéresse concerne évidemment celle que j’expérimente en ce moment, celle d’être en symbiose avec soi-même.
Comme rabâché depuis des chapitres, j’ai passé les dernières années, et plus particulièrement les six derniers mois à essayer de me connaître, d’identifier mes forces et mes faiblesses, de gérer mes émotions, de travailler sur moi-même pour prendre conscience de mes valeurs et de mes besoins.
Ce dur labeur d’exploration et de réflexion sur qui je suis vraiment m’a permis de freiner mes impulsions et mettre un plan d’action pour vivre mes passions.
C’est ainsi que je me suis rendu compte que je ne suis pas parfait et je sais que certains vont tomber de haut, mais c’est la rude vérité. J’avais encore un travail important dans l’acceptation de moi, et j’étais à des années lumières de mentionner le mot amour. L’amour de soi qui peut être perçu pour de l’égocentrisme a une toute autre signification dans ce cas puisqu’il s’agit en fait de s’accepter en tant que tel et d’apprécier l’être qui est en nous. Nous sommes constitués d’une partie claire et une autre sombre. La tâche consiste à étirer davantage la partie ensoleillée au détriment de l’ombre mais aussi de comprendre que cette part sera toujours là, mouvante. Quand elle apparaît, quand elle se manifeste, il faut alors faire preuve de compréhension, voire de compassion et de ne pas se juger et se flageller de manière trop sévère. En rugby, on appelle cela gérer les temps faibles. Il faut alors resserrer la défense, courber l’échine, gratter le ballon et repartir pour de grandes envolées. Ce processus mis en place dans la durée permet de cultiver une estime de soi.
L’exercice pour aboutir à une certaine harmonie fut de trouver un équilibre entre le mental et le physique pour entrer dans un cercle vertueux qui nourrit le corps et l’esprit en pratiquant des activités propices à la joie et la paix. And guess what? La marche en fait partie.
J’ai besoin également d’être en concordance avec mes valeurs, d’où l’objet de ces textes qui tracent avec mon style, mes opinions, toutes les vertus auxquelles je tiens et qui me font vivre au fond de moi depuis toujours. Cette construction a été longue à se dessiner mais elle est désormais proche d’un aboutissement. J’ai de ce fait la sensation d’être davantage authentique.
Cette paix intérieure que je ressens en ce moment est un magnifique sentiment de satisfaction. Il n’est pas éternel, la dure réalité de la vie quotidienne va bientôt reprendre son cours, mais c’est une base pour affronter les cinquante prochaines années. Cette matière d’une richesse insoupçonnée que je suis aller chercher avec ma volonté est le terreau d’une vie meilleure, plus éclairée.
Et il convient d’en profiter un maximum sur l’instant, ce que je fais pleinement, éperdument, avec la promesse de conserver cet état d’esprit le plus longtemps possible, pourquoi pas jusqu’à ce que je m’en aille, avant mes funérailles et de la vie faire ripaille.
Aujourd’hui je m’aime. Je me fais même tourner la tête mais attention aux torticolis.
Je suis toujours à la fête quand je me tiens dans mes bras mais attention aux lumbagos.