Le vernis
On arrive maintenant à mieux y voir, à l’intérieur. Le vernis s’est morcelé petit à petit, chapitre après chapitre. Il en reste des morceaux ça et là qu’il faudrait attaquer au marteau piqueur pour que le spécimen soit complètement à nu. Qui sait, il reste encore quelques textes qui pourrait peut-être nous permettre de savoir ce qui se cache sous les couches récalcitrantes.
Quoi qu’il en soit, je continue mon petit bonhomme de chemin avec la même allégresse, en savourant chaque matin la chance de me trouver sur le chemin, dans les conditions spirituelles que j’avais imaginées. Ce mot chance revenait souvent lorsque je dévoilais mon projet, mûri et réfléchi depuis des mois, avant mon départ.
Et c’est là que le talent de l’auteur prend son apogée lorsque le lecteur découvre le lien entre le propos introductif et le thème du jour : je serai verni. Autrement dit, paraîtrait-il que je serai veinard, béni des Dieux, le cul bordé de nouilles, d’être ici. Même moi, je me surprends à penser comme la masse populaire quand je pose le premier pied matinal.
Au risque de vous faire de la peine, d’annihiler vos illusions, la chance n’est pas le facteur le plus important proportionnellement parlant dans la destinée que je suis en train de vivre,
Dans la droite lignée d’un philosophe célèbre, je suis assez déterministe sur le sujet, comme dans d’autres d’ailleurs, et croit que toute action est l’œuvre de causes qui la dépassent.
Si j’en suis là, à quelques lieues de l’objectif que je vise, la seule part de chance qu’on peut admettre, c’est le fait que rien de grave ne m’a empêché de partir. Le reste du camembert, c’est une grosse part de volonté, puis de l’anticipation, du contrôle, du sacrifice lorsque j’ai décidé de jeûner douze jours avant le départ pour me mettre dans les meilleures conditions.
Pareillement, si je suis arrivé jusqu’ici, la chance réside dans les éléments météo qui ont été cléments avec moi. Le reste, c’est de l’envie, de l’écoute de moi-même et une grosse dose de motivation, probablement d’autres ingrédients.
La bonne étoile, je suis allé me la chercher et j’aime la contempler chaque soir, à l’occident, là où je me dirige.
L’amour que je m’auto déclarais prend toute sa consistance dans cette lumière visible au crépuscule, Vénus, déesse de l’amour.
Représentante romaine de la beauté également qui a inspiré le titre du film Vénus beauté, que je n’ai pas vu, mais dont la qualité des vernis effectué dans ce centre est à ce qu’on m’a dit impeccable.
La boucle est bouclée, le noeud est serré, un peu tiré par les cheveux certes, mais cet institut n’a pas son pareil aussi pour ses mises en plis et autres permanentes.