La critique
Suite à l'appel du corbeau, vous êtes nombreux à me solliciter pour connaitre mon opinion, en tant qu'éminent philosophe, sur la critique de la raison pure d'Emmanuel Kant, oeuvre immense et touffue, qu'il est extrêmement difficile à desosser, et dont je me fais un plaisir, en digne fils de boucher charcutier, à la rendre comestible.
Vos voeux sont exaucés sur le champ, voici donc la critique de la critique.
Juste une petite clarification en préambule, quand je dis sur le champ, c'est au sens figuré, immédiatement donc. Parce qu'il se trouve que je suis présentement dans un champ, avec des pâquerettes et des chardons. Je voulais dissiper un quelconque malentendu. D'ailleurs, si on veut rester dans le figuré, le recueil de Kant nécessite une concentration de haut vol, et non raz les pâquerettes, et je mime à l'instant avec ma main le geste à fleur de la première pâquerette qui me tend la corolle.
Mais revenons à Kant.. on n'a que l'amour, petit trait d'humour en hommage à Jacques, destiné à détendre l'amosphère. Cette remarque ne tombe cependant pas par hasard car Brel avait de nombreux points communs avec l'auteur qui nous intéresse aujourd'hui. En effet, les deux compères sont nés à quoi? 1500 km de distance, une broutille à l'échelle inter-stellaire, et à 200 ans d'écart, un détail à la mesure des milliards d'années qui nous séparent de la création de la terre.
C'est par ce mot, broutille, que Kant conclut la troisième partie dont l'essentiel traite de la raison métaphysique, par cette phrase sibylline: Ayant festoyé ce midi avec mes congénères de l'institut dans une taverne réputée pour ses mets copieux, je ne me contenta, le souper venu, que d'une broutille.
Bon donc, la critique…et qu’en j’y repense, tout est relatif comme dirait Albert parce que, une broutille pour le quidam, c’est peu mais pour l’anorexique, cela peut représenter un vrai repas complet.
L'anorexie n'est pas vraiment le mot adapté lorsqu'il s'agit de digérer cette oeuvre gargantuesque. Il faut avoir des heures de banquet derrière soi pour l'assimiler complètement.
Mais tout ça ne nous dis rien sur le fond, et donc je m'apprêtes illico à rentrer dans le vif, dans le lard , provenant du lorpic, que j'incruste en loucedé en digne larsonquès de louchébem. Car qu'on s'appelle Kant, Spinoza Nietzsche ou Duchmolle, il ne faut jamais oublier d'où on vient et cette notion indispensable à l'équilibre de l'être humain est très peu mentionnée dans cette oeuvre, ce qui jette, à mes yeux, une ombre sur le tableau.
Alors j'entends déjà les puristes me dirent : oui, mais, est-ce que tes yeux voient bien s'il y a une ombre? Entendez : qui es-tu, misérable vermisseau, pour dire du mal de Manuel, pas mon beau-frère carreleur originaire de Porto, mais bien Emmanuel Kant, le Grand, le Beau.
Je les ignore, les pédants, les sachants de la rive droite qui croient qu'ils ont la science infuse et dénigrent les modestes. Je suis un modeste, je l'assume, je n'infuse que du tilleul, mais ce produit m'est très efficace pour précisément me rappeler d'où je viens.
Mais laissons ces snobinards dans leur placard et revenons à nos moutons. Cela tombe à point que j'évoque cet animal puisque il a tendance à suivre la masse populaire comme celui de Panurge en est le symbole, alors que je m'efforce de combattre ces états systématiques. Je ne dérogerai pas à cette règle dans mon analyse pointue sur ce qu'on peut apparenter à une encyclopédie : Cela m'a l'air bien compliqué à lire quand-même.
