La maturité
Tel le fruit sur le poirier, l'Homme atteint la maturité après une certaine période, dépendante de chacun. Certains sont plus "poire" que d'autres et leur temps de latence s'allonge d'autant. Mais ce n'est pas grave, le principal étant de tendre vers cette maturité qui permet de relativiser, de distinguer l'essentiel du superflu, de prendre du recul sur les événements et surtout de le retranscrire envers les autres et soi-même. Il arrive malheureusement que des personnes n'atteignent jamais ce stade. C'est dommage pour eux, et surtout pour les autres quand ils exercent un pouvoir, regardez ce qui se passe en Amérique.
La maturité s'acquiert avec l'expérience, le vécu, les succès et les échecs, l'instruction, l'accompagnement et bien d'autres. Elle s'étoffe avec le travail, notamment celui que chacun fait sur lui-même.
Pensant être mûr au départ, j'ai clairement franchi un palier avec ce voyage au-dessous duquel je ne compte pas descendre. Je prévois de puiser dans cette source prospère à chaque occasion qui se représentera.
Je suis davantage ouvert, moins prisonnier d'un quelconque contexte ou personne.
Etre mûr, c'est ne plus se considérer coincé entre quatre murs, ceux d'une prison, d'une situation, d'une noirceur qui obscurcit nos pensées. Ici, pas de murs mis à part ceux qui longent parfois les chemins et dont il est facile, habile comme je suis, d'enjamber. Pas de contraintes qui vous enclos, moi qui rêve d'immensité.
Etre mûr, c'est faire le mur. Partir, s'enfuir, courir après la liberté. C'est le meilleur moyen de sortir des quatre murs et ainsi retrouver une qualité de vie et d'esprit qui s'appauvrissait. Le mur, je l'ai fait il y a bientôt deux mois et la liberté me guide.
Etre mûr, c'est de ne plus être au pied du mur. Les échéances sont espacées, ce qui confère un rapport au temps différent. Cela signifie que nous sommes maîtres du temps, décider par soi-même et non subir les prérogatives imposées. La seule échéance à laquelle je me suis tenu, c'est d'arriver à destination et je n'ai jamais ête aussi proche.
Etre mûr, c'est ne pas aller droit dans le mur. Pour celui qui recherche l'épanouissement, le chemin est extrêmement bien balisé et je n'ai pas encore croisé de murs qui obturerait la voie. Et quand bien-même l'envie nous prendrait de prendre les chemins de traverse, pas d'inquiétude non plus. L'horizon s'éclaircit s'il est dégagé dans la tête.
Je me suis auparavant taper la tête contre les murs avec ce sentiment d'échec malgré la joie d'y être aller. Ce sentiment de frustration prédomine quelquefois avec le recul. Ma maturité d'aujourd'hui s'est accentuée par l'évanouissement de ces inassouvissements répétés.
Dorénavant, ce plaisir qui n'était qu'un murmure devient un cri de joie. Le mur qui cloisonne, qui restreint, qui oblige, qui nous en fait voir des vertes et des pas mûres, moi, je l'explose, j'vais lui montrer qui c'est Cyril. Aux quatre coins d'Compost' qu'on va l'retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle. Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite. J'disperse. Et j'ventile.