Le cancer
Que mes fans soient rassurés, je vais bien. Tout au plus un nez qui coule dans ce climat hivernal mais rien de bien méchant. Mon urine est claire et mes selles compactes.
De là à en déduire que je vais rentrer dans le peau d’une astrologue malhonnête, ce qui soi dit en passant est un pléonasme , et digresser sur mon signe zodiacal, non plus.
C’est bien de la maladie dont je vais parler.
Le cancer bouleverse. Qu’il nous touche personnellement ou un proche, on est contraint de penser au pire, à court ou moyen terme, malgré les avancées thérapeutiques.
Et c’est le champ des possibles qui se réduit considérablement.
Même si on garde le moral, même si on se drape de notre uniforme de guerrier pour combattre ce maudit crabe, il n’en demeure pas moins que les projets sont mis en suspend, renvoyés aux calendes grecques, en attendant des jours meilleurs.
Ce fût aussi une des raisons pour lesquelles j’ai entrepris ma démarche pédestre au printemps 2025. Attendre la retraite n’est pas une option. Sans parler de cancer, je ne sais pas dans quel état je serais. Le dos en compote, les pieds maritons, un œil de vitre, et sans doute les dents en ciment, je ne veux pas ressembler à un épouvantail sur le camino incapable d’enchaîner trois pas.
L’annonce d’un cancer entraîne les regrets, indubitablement. Et le désarroi des proches qui, sans le vouloir, extrapolent vers l’issue fatale.
On peut aussi se nourrir, apprendre d’une personne atteinte de cette maladie, qui lutte, qui relativise, qui transmet une forme de sagesse.
C’est toujours délicat d’aborder le cancer, quelle que soit sa forme, quelle que soit la réaction de la personne.
Peut-être se dire qu’il arrivera, tôt ou tard. Et ainsi, avant qu’il se manifeste et se propage dans toutes les cellules, profiter du temps qui reste pour accomplir toutes nos envies qui ne pourront se réaliser quand les pinces du vilain cancrelat sectionneront le pancréas ou les poumons.
Bon, je vous laisse, j’ai envie de fumer une clope.