La nostalgie
Il se dégage de mes entretiens avec moi-même que l’instant idéal est celui présent, le carpe diem comme disait le pécheur greco romain. C’est vrai.
On nous inflige des messages qui m’afflige comme quoi il faut aller de l’avant, regarder devant soi, parier sur l’avenir. Qu’il ne sert à rien de regarder en arrière, que la nostalgie est contreproductive.
Vivre dans le passé va effectivement à l’encontre d’un rendement industriel soit, mais aussi personnel. Cela dit, se remémorer les instants heureux de notre enfance permet quelquefois de se donner du baume au coeur. Non pas que c’était mieux avant mais que voir le passé avec ses yeux d’enfants nous apporte tendresse et mélancolie. On comprend qu’on ne pourra plus jamais revivre ces moments mais on aime replonger régulièrement dans ces bulles de plaisir.
Je n’échappe pas à la règle et d’autres avant moi ont cette manie ancrée à l’esprit à l’écoute d’un air d’accordéon ou à l’évocation du Tour de France 1962.
La nostalgie est dans mes gènes et j’avoue écouter la radio du même nom pour essayer de faire marcher la magie; ce qui ne fonctionne pas toujours: écouter Mike Brandt incite plutôt à se jeter du 6ème et subir du Claude François m’obligerait à mettre mes doigts dans la prise pour abréger mes souffrances. Mais parfois ça marche! On tente?
Ok, j’allume mon radio cassette double compartiment sur la fréquence adéquate.
Carglass répare, carglass remplace.
My baby Nostalgie…et maintenant une demi-heure de musique non stop avec vos titres préférés
Sunday Monday happy days
Tuesday Wednesday happy days
Thursday Friday happy days
Saturday what a day
Rockin' all week for you
Ça alors! En plein dans le mille. Les jours heureux. Symbole par excellence du propos introductif sur … justement les jours heureux pendant lesquels ce générique retentissait sur le petit poste noir et blanc dans la pièce qui servait de chambre, cuisine et salle de bains pour 8 personnes. Seules les toilettes étaient au fond du jardin. On était à des années lumières d’un palace cinq étoiles mais qui a dit que le bonheur était dans le mini bar d’une suite au Sofitel. En l’occurrence, il était dans la tarte à l’abricot apportée pour les 4h par une certaine grand-mère, posée sur la toile cirée de la table sous le tilleul en attendant d’être dégustée après la partie de tarot des adultes. Il était aussi dans les voitures majorettes qui détalaient dans les routes de sables dessinées à coup de balai brosse ou dans les cabanes de foin dans la stabulation.
Si seulement tu m'avais dit la vérité
Nous ne serions pas sur le point de nous quitter
Décidément, c’est mon jour de chance.
Même endroit, quelques années plus tard. Le ping pong a remplacé les petites voitures. Le Walkman avec la mousse orange sur les écouteurs a conquis les oreilles des ados dont je fais partie. Et c’est une cassette à bande magnétique trouvée elle aussi dans un paquet de lessive qui étrenne mon nouveau joujou. Compilation des années 60, avec du Bobby Lapointe (décédé le 29 juin 1972), du Adamo et du Richard Anthony. On est d’accord que vu comme ça, on serait tenté de se trancher les veines mais à l’époque, c’était tout simplement magique d’écouter de la musique sur un casque, quelle qu’elle soit. Moments mémoriaux à écouter en boucle cette chanson , avec ma cousine, au point de la connaître par coeur.
Au pays de Candy
comme dans tous les pays
On s'amuse on pleure on rit
Il y a des méchants et des gentils
Ils ont quand même des goûts de chiottes sur cette radio et pardonnez-moi encore parce que vous allez avoir cette chanson dans la tête pour le restant de la journée. Mais à la fin des années 70, cette chanson, ce n’était pas du caca, messieurs dames. C’était « The Chanson ». Celle qui me vient à l’esprit quand j’évoque les moments de bonheur du mercredi après midi, toujours avec la même cousine, elle, accro au sirop de citron, moi, au sirop de menthe. Nous, accros au pain d’épice, beugnots et tartes en tout genre, maison bien sûr. Candy était accompagnée des Barbapapas, de Tom Sawyer ( désolé mais vous aurez ce générique pour la nuit cette fois-ci) et de Maya l’abeille.
Vous aurez tous reconnu le beau Danube bleu, point d’orgue de la démonstration de ce jour
Valse éternelle qui lance la nouvelle année, qui fait tourner les robes des grands-mères et qui accompagne ces images qui défilent en super 8, filmées à l’époque du temps perdu.
