La poésie
La poésie a perdu de son éclat depuis des lustres, ce n'est plus la lumière qui éclaire les salons comme elle le fit jadis. Ce n'est plus qu'une faible bougie pour des passionnés ou des clubs d'initiés. Ce genre littéraire est très peu édité, pratiquement inexistant dans les médias. Il n'y a que dans les textes chantés, quel que soit la forme musicale, que l'on retrouve un air de ressemblance.
Engagée, résistante, combative, elle s'est diversifiée et a pris une autre tournure à partir des années 30.
J'ai, comme tous les enfants qui ont suivi une scolarité, dû malgré moi apprendre des poésies, sans doute de Jean de la Fontaine - il a coulé tellement d'eau sous les ponts que je ne me souviens plus lesquelles. Je ne pense pas me tromper en disant que j'avais trouvé cela terriblement ennuyeux mais, comme je l'ai déjà écrit, je n'avais pas la lumière de la maturité ou de la connaissance. Sur ce point, je suis en mesure d'affirmer que désormais, chacune de ces vertus rayonne en moi comme une bougie.
Pourtant, le poème est une des expressions les plus complexes et enivrantes pour le lecteur comme pour l'écrivain. La forme a au moins autant d'importance que le fond. Elle a ceci de commun avec la randonnée qu'elle doit respecter les pieds, en plus de la rime. Sans compter le rythme et les figures de styles. Je sais pas si vous avez déjà essayé du tutoyer Alexandrin en prose, moi j'ai renoncé.
Comprendre et déceler le sens de chaque phrase, analyser la pensée de l'auteur nécessite souvent plusieurs lectures.
Avant de partir, j'avais décidé de faire une place à cet art, d'emmener avec moi quelques poèmes que je pourrais mastiquer en marchant, ce qui me différencie de la vache, celle-ci ne pouvant ruminer ses herbes poétiques qu'en position semi-assise, ou semi-couchée, on ne sait pas très bien.
Hugo, Baudelaire, Verlaine, Aragon m'accompagne donc, et d'autres auteurs moins illustres, voire carrèment inconnu au bataillon, ce qui ne les discrédite pas pour autant.
Comme cet épistolier contemporain, qui n'a pas malheureusement signé cet ode que je vous partage et qui, à une autre époque, aurait pu avoir sa place au Panthéon des poètes, au côté de Gaspard Amée, Victor Hugo ou Prosper Mérimée.
Si, par chance, ce génie venait à tomber sur ce texte, qu'Erato veuille qu'il prenne contact avec moi. Pour cela, rien de plus simple, je serai le 13 mai prochain, au bar PMU de Limogne en Quercy, entre 11h et midi - demandez à parler au type bizarre qui lit des vers en buvant une verre de pastis.
Pour l'éclairé comme un supplice
Conscientise le temps qui passe
Le temps perdu dans les abysses
Ne remonte pas à la surface
On observe par fatalité ce phénomène
L'enfant qui nait extériorise
De toute ses forces le cri rageur
Après l'attente procréatrice
résonne le son libérateur
Le sentiment d'appartenance provient d'une graine
D'abord sous la forme d'une esquisse
Sorti des brumes surgit l'éveil
La nécessité que l'on agisse
Qu'intérieurement brille le soleil
Cette envie de vivre coule désormais dans nos veines
Une insouciance dans les prémisses
L’enfant dans l'amour d'une Grand-mère
Se retrouve sous d'heureux auspices
Sur les chemins de la lumière
Le cycle de la vie, la quête de la Madeleine